Les chutes d'Iguazu
Nouvelle étape de mon aventure brésilienne : les chutes d'Iguazu (ou Iguaçu, ça dépend de quel côté de la frontière vous êtes). Je pouvais difficilement passer 3 mois dans ce pays et ne pas aller voir cette merveille de la nature qui se visite sur deux états : Brésil et Argentine.
Après 2h de vol en partant de Rio (c'était ça ou 21 heures de bus pour un tout petit peu moins cher, mon choix a été rapide) parsemées de turbulences (j'ai clairement cru que j'allais y rester!), et 10 minutes dans la voiture du taxi le plus fou du pays me voilà donc arrivée à Foz de Iguaçu, la ville la plus proche du côté brésilien. Romain, mon acolyte de voyage rencontré sur le site du routard, n'arrivait que le lendemain. J'ai donc passé les 24 premières heures toute seule, comme une grande fille. J'avais réservé un lit dans une auberge de jeunesse, Tetris Containeur Hostel, que je vous recommande vivement si vous prévoyez un séjour là-bas. Les locaux sont colorés et propres, la décoration est sympa, le personnel est très accueillant et disponible pour vous guider dans vos envies de visites. Le tout pour 40 reals, soit à peine 12€ la nuit, avec une piscine et du Jack Daniels à 3€ au bar, c'était vraiment top!
Tetris Container Hostel
Réveillée le lendemain sous une pluie diluvienne (je commence à comprendre qu'il n'y a pas de petites pluies dans cette région du monde. C'est soit il ne pleut pas, soit il pleut SA RACE!), j'ai pris un bus (3 réals = moins d'un euro) jusqu'à l'entrée du Parc National d'Iguaçu.
Pour commencer, je suis allée visiter le Parque das Aves (parc des oiseaux). J'avais lu sur les différents forums de voyages que c'était quelque chose à faire, que les oiseaux étaient en liberté et volaient au dessus de nos têtes. J'ai été un peu déçue en arrivant de voir qu'en réalité j'étais juste dans un zoo à oiseaux, avec des animaux dans des cages et un chemin bien rodé que tu es obligé de suivre pour ta visite. Sur ce chemin tu entres dans des immenses volières dans lesquelles en effet les oiseaux volent à tes côtés mais toujours dans une espèce de grande cage. Les seuls oiseaux réellement en liberté sont les toucans.
Pour un peu plus de 30 réals (= 10 euros. Ça reste très raisonnable pour nous, riches europeens, mais tu sens quand même que les prix augmentent dès que tu es dans un coin un tant soit peu touristique.) et une petite heure de ton temps, tu te promènes donc devant des centaines d'oiseaux de toute race, mais aussi quelques serpents et mygalles en vivarium, et une sphère à papillons.
Malgré ma petite déception dû au côté un peu zoo de ce parc, c'est une visite que je recommande car on y apprend pas mal de choses et on y voit des espèces que l'on pourrait difficilement croiser dans la nature, même ici au Brésil.
Direction ensuite l'entrée du Parc National d'Iguaçu. En tant que bonne touriste, tu dépenses à nouveau 53 réals (un peu plus de 16€) pour entrer dans le parc, prendre le bus obligatoire qui t'amène au point de vue des chutes (il n'y a pas d'alternative possible, le point de vue se trouve à environ 12 km et on ne peut s'y rendre qu'en bus). Sauf que là c'est clairement affiché, il y a un tarif pour les étrangers et un autre pour les brésiliens, 20 réals moins cher (ils payent un peu moins de 10€).
Après 10 minutes de bus en plein milieu de la verdure, me voilà enfin arrivée devant un paysage à couper le souffle. Une passerelle est prévue sur environ 500 mètres, face aux chutes. C'est assez inexplicable ce que j'ai ressenti en arrivant devant ces immenses chutes d'eau. C'est tellement magnifique que ça te prend aux tripes, t'as envie d'enregistrer les images que tu vois pour toujours.
Le seul point négatif a été la pluie, qui a accéléré ma promenade (j'étais TREM-PEE) et entravé un peu la vue. Mais ça plongeait du coup le paysage dans une atmosphère assez particulière, avec les chutes qui tombaient du ciel pour rejoindre les autres qui s'écrasaient au sol.
On ne se moque pas, je débute en montages vidéos. En voici un petit pour vous rassembler les plus jolies images de mes vidéos prises aux chutes. Musique : Damian Marley & Nas / As we enter.
C'est donc des images folles plein la tête et trempée sur aux os que j'ai pris le bus (3 reals, toujours un peu moins d'un euro) pour rejoindre le côté argentin. Tout le monde disait que ce côté des chutes étaient plus impressionnant que son voisin, j'avais du mal à l'imaginer tellement je suis ressortie submergée de cette première visite.
La première chose qui m'a marquée en passant la frontière argentine c'est qu'à peine de poste de douane traversé, tu vois tout de suite que tu n'es plus dans le même pays : les routes, la végétation, l'architecture des maisons, la langue... Tout est différent!
J'avais réservé un hôtel à 5 minutes à pied du centre ville de Puerto Iguazu. Les douaniers m'ont indiqué qu'aucun bus n'allait à cet endroit, il fallait donc que je m'y rende en taxi. Ce qui au final était faux mais ça, je ne l'ai su qu'après. (Ce n'est pas la seule mésaventure que j'ai eu avec les taxis/bus argentins, je vous raconterai mon retour au Brésil un peu plus bas, vous n'allez pas être déçus! Pour information, Iguazu est un site très, très touristique. Il a transformé la frontière le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay en une réelle entreprise à touriste et on essaiera toujours de vous y faire dépenser le maximum d'argent possible.)
Je suis donc montée dans un taxi qui n'avait pas de compteur (là c'est le moment où tu te dis que tu t'es peut être faite avoir) et 20 reals plus tard (un peu plus de 6€, basés sur on ne sait pas trop quoi du coup), je suis arrivée à mon hôtel : le Residencial Uno Hostel. J'étais tellement contente d'arrivée et de pouvoir prendre une douche que j'ai tout de suite aimé cet hôtel, qui n'avait au final rien de particulier. Le personnel est sympa si tu ne les dérange pas trop et leurs 5 gros chiens font partie intégrante de la maison, ce qui donne une touche familiale et personnelle au lieu, mais aussi une odeur particulière et de très mauvais avis sur les sites de réservation tels que Booking ou Tripadvisor. (J'ai d'ailleurs assisté à une scène assez drôle un soir: l'aubergiste regardait la télévision assis sur la table basse pendant que les chiens dormaient sur les deux canapés prévus pour les clients. Tu imagines cette scène dans un hôtel en France? Je pense qu'il ferme pour insalubrité.)
La chambre était simple, la propreté n'était pas le maître mot (impossible de marcher pieds nus) et il y avait un disjoncteur dans la douche, au cas où tu as envie de finir comme Claude François. Mais le rapport qualité-prix était plutôt bon, et c'était largement suffisant pour les deux jours que j'y ai passé.
Nous avons passé la soirée dans le centre ville de Puerto Iguazu à manger de la viande rouge (laissez-moi vous dire que la viande argentine tient ses promesses), boire du vin rouge (parce qu'au Brésil, ce n'est pas vraiment la boisson nationale!) et du Jack à 2€, jouer nos pesos au casino... C'est un centre ville très touristique, avec des restos, des hôtels et des bars tous les 20 mètres.
C'est donc après une courte nuit et une petite gueule de bois que nous prenons le chemin du Parc National d'Iguazu. Un peu moins cher que son voisin, nous y accedons pour environ 12 euros.
Ici pas de bus, juste un petit train que tu n'es même pas obligé de prendre, tu peux faire tout le sentier à pied en pleine nature au milieu des centaines de ratons-laveurs qui ont élu domicile ici. On a donc marché une vingtaine de minutes avant d'arriver devant les chutes... C'était quelque chose comme 10 fois plus impressionnant que la veille!!! On se retrouve au dessus des chutes que l'on voit du côté brésilien. C'est tellement inexplicable que je vais devoir me contenter de vous montrer des photos!
Contrairement au côté brésilien qui se parcoure relativement rapidement, la partie argentine est remplie de passerelles, d'activités, de restaurants... En une journée entière, nous n'avons même pas réussi à tout faire.
Nous avons quand même eu le temps de faire deux activités en achetant un pack à une cinquantaine d'euros: un tour en bateau à moteur autour des chutes accompagné d'une petite douche en dessous suivi de 5 km en "bus" avec un guide qui t'explique différentes choses sur la végétation et les animaux qui habitent dans le parc national, et un tour en bateau sur la rivière avec une vue exceptionnelle sur le couché de soleil.
Je pense sincèrement que cet endroit est de loin le plus beau que je n'ai jamais vu de ma vie. Je ne m'en remets toujours pas!
Après ces deux jours, tous ces kilomètres parcourus, ces centaines de grammes de viandes et quelques litres de vins ingurgités, il me restait une demi journée en Argentine avant de retourner au Brésil et de prendre mon avion pour Rio De Janeiro.
Ce qui est le plus impressionnant en Argentine, c'est que la terre est orange. Mélangée à la pluie, cela crée une espèce de gadoue couleur rouille qui s'imprègne sur tes chaussures, tes pieds, tes vêtements...
Bon et pour finir en beauté, je ne pouvais pas vivre un truc de ouf sans un peu de malchance, on ne va quand même pas manquer à sa réputation!
Après avoir visité les quelques rues du centre ville, je me suis rendue à la gare routière pour prendre un bus et retourner du côté brésilien. Je savais qu'il y avait un bus, je connaissais son emplacement, son prix et ses horaires (Romain était reparti tôt le matin pour visiter le côté brésilien et m'avait envoyé toutes les informations, donc j'étais vraiment sûre de moi), mais il n'y a rien à faire, quand les argentins ont décidé de te faire prendre un taxi, ils ne lâchent rien. Après une vingtaine de minutes de négociations en "portugnol", je parviens enfin à monter dans le bus "Las tres fontieras" pour 20 dollars argentins (un peu plus de 2€). Sachant que je souhaitais me rendre à l'aéroport, on me fait changé de bus une fois mon passeport tamponné. Je paie à nouveau 40 dollars argentins (environ 4€), et 10 minutes plus tard le chauffeur crie "AEROPUERTO" avant de me pousser vers la sortie et de repartir aussi vite qu'il s'était arrêté.
Sur le moment je n'ai pas trop compris pourquoi tant de précipitation. Puis j'ai levé la tête, regardé autour de moi à la recherche de l'aéroport... Rien ! J'étais INTO THE WILD, sur une route sans trottoir, à plus d'un kilomètre de l'aéroport!! YIAAAAAAAAAAAAAAAA, il ne me restait plus qu'à marcher dans l'herbe une demie-heure avec les fourmis rouges qui te piquent les pieds (parce que tu es forcément en tongs, sinon c'est pas drôle) sous un bon 35°C! Avec en prime, des gentils monsieurs qui te lancent un "gostosa" (t'es bonne) à travers leur vitre et à qui tu as bien envie de balancer ton majeur mais bon t'es déjà dans la merde, tu ne vas pas non plus tenter le diable !
Tout est bien qui finit bien, j'ai fini par trouver l'aéroport, acheter une bouteille d'eau et rentrer à Rio saine et sauve, avec d'innombrables images fabuleuses en tête :)